Publié le 7 octobre 2024–Mis à jour le 7 octobre 2024
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Où s'arrête la ville ?
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Participation d'Amélie Deschamps (maîtresse de conférences à CY Cergy Paris Université et chercheure au laboratoire PLACES) à la biennale 2024 du Réseau Thématique de l’Association française de sociologie
consacré à la sociologie de l’urbain et des territoires (RT9) : "Où s'arrête la ville ?", du 16 au 18 octobre 2024, à Mulhouse
Biennale de sociologie de l’urbain et des territoires
Où s'arrête la ville ?
Du 16 au 18 octobre 2024
Université de Haute-Alsace - Campus Fonderie UHA
16 rue de la Fonderie, 68093 Mulhouse
Amélie Deschamps interviendra le 18 octobre 2024, avec une communication intitulée "Du 'permis de végétaliser' au 'permis de débitumer', vers un renouvellement de la place de la nature en ville ?".
Résumé de la communication
Face à une "demande de nature en ville" de la part des habitants (Bailly et Bourdeau-Lepage, 2011) désormais bien identifiée par les municipalités, les programmes de végétalisation participative tels le permis de végétaliser se sont multipliés depuis les années 2010 dans les villes françaises (Ramos, 2020).
Le permis de végétaliser est une autorisation délivrée par une mairie à des habitants pour jardiner des petits bouts de l’espace public. Il concerne ainsi des pieds d’arbres, des bacs de fleurs dans l’espace public ou encore des trous faits volontairement dans les trottoirs (Deschamps, 2021), d’où le surnom de "permis de débitumer" qu’on a pu voir apparaître à Paris. Il participe ainsi à la naturalisation de l’espace urbain et à la mobilisation des habitants dans l’aménagement de leur cadre de vie. Ces opérations se distinguent d’une part de l’agriculture urbaine (Aubry et al., 2014) en tant qu’elles ne visent pas une production alimentaire, et d’autre part du modèle des jardins partagés car la relation habitants-mairie se fait sans l’intermédiaire d’une association (Demailly, 2014). Elles s’inscrivent cependant dans sa continuité en reproduisant les processus de fabrique de la nature néolibérale, marquée par les contraintes d’austérité budgétaire et la délégation du pouvoir d’agir des municipalités (Ernwein, 2019).
Les permis de végétaliser représentent ainsi une nouvelle forme de participation habitante dans l’aménagement urbain en même temps qu’ils proposent de nouvelles conditions de végétalisation de l’espace public. Le relatif succès rencontré par les permis de végétaliser témoigne d’une remise en cause du caractère minéral et bétonnisé des espaces urbains pour favoriser une urbanité végétalisée. Du fait des acteurs en jeu, il interroge sur les différentes représentations de ce à quoi peut correspondre la ville végétalisée et vient interroger les limites de l'urbanité.