Les effets du renouvellement urbain sur la réputation des territoires en politique de la ville

Rémi Engrand - sous la direction de Didier Desponds 

Le renouvellement urbain, qui a pris son véritable essor en France au début des années 2000 avec la création de l’ANRU (Agence Nationale de Rénovation Urbaine), apparaît comme un enjeu majeur de la politique de la ville. Sa vocation, qui dépasse la simple question de l’amélioration du patrimoine urbain, est en effet de transformer en profondeur les quartiers présentant des fragilités et des difficultés socio-économiques "en intervenant sur l’habitat mais aussi en les désenclavant et en favorisant la mixité sociale".

Un objectif décliné comme suit par l’ANRU :
"Grâce au PNRU, puis au NPNRU, les quartiers changent de visage ; des immeubles vétustes sont détruits pour laisser place à une nouvelle offre de logements sociaux de qualité. De nouveaux équipements sont construits (écoles, espaces culturels, centres sportifs…), des commerces de proximité voient le jour. Les espaces urbains sont repensés pour améliorer le cadre de vie des habitants. Enfin, les quartiers sont plus ouverts vers leur agglomération avec davantage de moyens de transports et la création de nouvelles voies de circulation".

Dans ce contexte, la question de l’image des quartiers s’impose comme un enjeu stratégique pour les territoires et les acteurs concernés. Le changement de regard conditionne en effet la possibilité d’une réhabilitation sociale et économique durable de ces derniers auprès des habitants, des investisseurs, des médias et des visiteurs. Il permet également d’ouvrir la porte à la mixité sociale (qui figure parmi les grands objectifs de l’ANRU), qui est elle-même conditionnée par l’attractivité et l’hospitalité des quartiers concernés auprès des ménages socialement plus favorisés.

Cette thèse propose d’analyser le rôle du renouvellement urbain comme vecteur du changement d’image des quartiers en étudiant les différentes stratégies mises en place par les acteurs publics et privés ainsi que l’impact de ces stratégies sur l’image des quartiers et sur les populations qui y habitent. Une analyse basée sur un travail de terrain mené dans plusieurs villes emblématiques de la politique de la ville.

Sur le plan méthodologique, cette thèse mettra en lumière les jeux d’acteurs et les stratégies déployées par ces derniers en matière d’intelligence réputationnelle. Une approche qui se construira au croisement de la géographie, de l’urbanisme, des sciences politiques et des sciences de l’information et de la communication.

Mots clés : rénovation urbaine, urbanisme, politique de la ville, banlieues, réputation.